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lundi 19 mai 2014

American Horror Story - Saison 2

J’ai un aveu à faire : je connais mal le monde du cinéma d’angoisse. J’ai bien évidemment vu les classiques du genre (de Psychose  à Shining  en passant par Halloween) et ne refuse jamais une soirée bière avec les coupins autour d’un bon « Slasher » rigolo des familles. Pourtant, quelque chose me fait dire que je ne suis pas un « vrai »… Vous savez, les « vrais de vrais », ces mêmes personnes capables de vous ruiner un repas de famille sous prétexte que vous avez confondu « Rape and Revenge » avec « Torture Porn ». Non, je ne suis pas de ces gens là. C'est pour cette raison, et parce que je ne me sens pas de taille à affronter les quelques aficionados qui liront ces lignes, que je préfère m’abstenir de toute allusion aux genres, sous-genres, voire sous-sous-genres du cinéma d'horreur existant. Vous voilà prévenus. 


American Horror Story est donc une série d’horreur provenant tout droit des Etats-Unis d’Amérique (fuck yeah !), diffusée depuis 2011 sur la chaine FX Network (Sons of AnarchyJustified…), créé et produit par Ryan Murphy et Brad Falchuk. S’inspirant des légendes urbaines américaines, chacune des saisons s’attarde sur un lieu particulier à une époque particulière. Ayant souvent deux trains de retard, et n’ayant pas encore vu la troisième saison, j’ai décidé de vous parler d’Asylum le second chapitre de cette anthologie estampillée « horreur ».

Alors que la première saison nous embarquait dans les méandres d’une maison hantée, cette seconde histoire s’installe dans un hôpital psychiatrique privé, joliment nommé Briarcliff pour l’occasion, tenu par des nonnes dans les années 60. Le pitch de départ, suivant l'internement du meurtrier présumé Bloody Face (joué par Evan Peters) n’est finalement qu'un prétexte permettant de mettre en scène quantité d’autres personnages au sein de l'asile sans vraiment créer de protagonistes. Se côtoie alors dans ce conglomérat de dégénérés, des bonnes sœurs (Jessica Lange, Lyli Rabe...), un docteur aux méthodes plus que douteuses (James Cromwell), une journaliste homosexuelle (Sarah Paulson), ainsi qu'un psychologue progressiste (Zachary Quinto) pour ne citer qu’eux.


Vous savez, c’est vraiment compliqué de réaliser un épisode pilote. Il faut à la fois savoir poser les bases de l’intrigue sans trop en dévoiler, introduire le spectateur aux différents personnages, tout en lui donnant envie de revenir la semaine suivante. "Perplexe" est le mot qui convient pour définir mon état au sortir de ce premier épisode. C’est simple, ça va dans tous les sens. Durant ces 45 premières minutes, on assiste à un véritable défilé de stéréotypes en tout genre, passant d’un pseudo professeur Frankenstein à un serial killer, à des aliens spécialisés dans le kidnapping de femmes enceintes, et à une armée de saintes nitouches sociopathes saupoudrées de nymphomanie. Ajoutant à cela une time line complètement décousue, jonglant entre les sixties et aujourd’hui, on a vraiment l’impression de s’être égaré dans le subconscient d’un scénariste sous psychotrope de 8 ans d’âge mental ayant abusé du LSD. Tout ceci me faisant plus penser à un Plan 9 qu’à une véritable introduction de film d’angoisse, la première question que je me suis posée en atteignant le générique n’a pas été « c’est quoi la suite ? », mais « on est où là ? ».

Mais que c’est bon ! Malgré ce début pour le moins déroutant, Asylum nous conduit tout droit au purgatoire où folie et sadisme se côtoient tous les matins dans la salle commune, dans laquelle raisonne en boucle « Dominique, nique, nique ... » de Sœur Sourir. Scénaristes et réalisateurs réussissent ici l'exploit magistral de faire tenir au sein du même récit les plus grands délires de l'imaginaire collectif, tout en faisant en sorte que ceci ait un sens. Le risque avec ces canevas sans queue ni tête apparente c'est l'ennui, pointant le bout de son nez une fois la surprise de départ derrière nous. Pourtant, on ne lâche pas prise un seul instant, l’intérêt étant alimenté par des retournements de situation "whatthefuckesque", à la limite du random pour certains. La réalisation est tout aussi surprenante, s’autorisant de passer de scènes à l'érotisme chic et dégueulasse à la fois, à une plastique utlra cheap tout droit sortie d'un nanar des années 80. Pour être tout à fait franc, je ne pense pas qu'American Horror Story soit une série qui convienne à tout le monde. Elle fait parti de ces OVNI que l'on adore ou que l'on rejette en bloc. Je me suis d'ailleurs posée la question au début, partagé entre coup de génie et sombre étron. Pour ma part, le monde de la psychiatrie et des hôpitaux sont des thèmes qui m’angoissent vraiment. Je n'ai eu aucun mal à ressentir une profonde empathie pour les différents patients enfermés ici, le plus souvent malgré eux, et à plonger en apnée dans cette antre de la folie.       



A mi-chemin entre Lost  et Vol au dessus d'un nid de coucouAsylum  est une saison particulièrement atypique. En fait, dire qu'elle n'est qu'une série d'horreur serai vulgairement réducteur. Cette seconde saison d'American Horror Story  est en fait une gigantesque fresque en hommage aux films d'horreurs et de monstres des années 30 à 80. Avec la quatrième saison, débarquant sur nos petits écrans pas plus tard que dans quelques mois (oui je n'ai pas plus précis), je vais m'empresser de m'ingurgiter Coven, la saison de cette année, dont le thème alléchant n'est autre que la chasse aux sorcières de Salem.



Ayllu

Le trailer de la seconde saison d'American Horror Story  pour les plus curieux :



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